Molotov craint l'isolement et amorce une politique plus conciliante

9/11/1947

 

Tandis que s'achève la session de l'ONU et que se prépare la conférence de Londres, dans les couloirs des chancelleries court le bruit que l'URSS se disposerait à une politique plus conciliante.

Le fait n'est pas impossible. Remarquons d'abord que la diplomatie soviétique procède toujours comme les vagues de la marée montante, par avance et recul, mais le recul est toujours plus faible que l'avance. Ainsi en fut-il après l'affaire de l'Azerbaïdjan.

En outre, l'URSS vient d'obtenir ce qu'elle désirait de l'actuelle session de l'ONU, une publicité gratuite.

M. Vichinsky, s'en prenant à l'équipe dirigeante des États-Unis, y a troublé l' « homme de la rue ». Voilà pourquoi il a transformé en pilori la tribune de Lake-Success.

Le discours de M. Molotov pour le trentième anniversaire de la révolution russe a fait le reste : le chef de la délégation soviétique a achevé de créer dans son propre pays la psychose de peur nécessaire au maintien d'une « austérité » qui est tout autre chose – j'en atteste – que l'austérité britannique.